Aujourd'hui, Elon Musk, le milliardaire à la tête de Tesla et SpaceX, a annoncé que sa startup d'IA, xAI, mettra en open source son modèle de langage Grok cette semaine. Cette décision marque un soutien aux revendications de Musk, suite à son procès contre OpenAI, une entreprise qu'il a cofondée, pour ne pas respecter les principes "ouverts" suggérés par son nom. En open-sourçant Grok, Musk offre une nouvelle option à la communauté en pleine expansion de l'IA générative open source, qui inclut Google, Meta et Mistral, ayant toutes publié des modèles puissants. Ce mouvement répond à un nombre croissant d'entreprises choisissant l'IA générative open source comme alternative économique et personnalisable, même si elle est souvent moins puissante que le GPT-4 d'OpenAI.
Les détails concernant l'open sourcing de Grok restent flous, notamment si cela sera entièrement disponible pour un usage commercial ou limité à des fins de recherche. À l'heure actuelle, Musk ou xAI n'ont pas fourni d'autres précisions.
Cette annonce survient quelques semaines après que Musk a intenté un procès contre OpenAI et son PDG, Sam Altman, suite à des divergences sur l'orientation de l'entreprise. Dans sa plainte, Musk affirme qu'OpenAI a violé son accord fondateur en conservant le modèle GPT-4, qui alimente ChatGPT Plus et d'autres produits, sous clé et accessible uniquement à l'investisseur Microsoft. "OpenAI est un mensonge," a déclaré Musk sur X, peu après avoir annoncé le plan d'open sourcing de Grok.
Qu'est-ce que Grok offre ?
Lancé en novembre 2023, Grok est le modèle de langage derrière le concurrent de ChatGPT de xAI, également nommé Grok. Il est disponible sur X, anciennement Twitter, via l'abonnement 'Premium+' à 16 $ par mois. xAI décrit Grok comme inspiré par "Le Guide du voyageur galactique", conçu pour répondre à un large éventail de questions tout en favorisant la compréhension, indépendamment des antécédents ou croyances des utilisateurs. Grok-0, le prototype initial, avait 33 milliards de paramètres, suivi par Grok-1, qui a subi plusieurs améliorations depuis sa sortie et alimente désormais le chatbot Grok sur X.
Selon des benchmarks tels que GSM8K, HumanEval et MMLU, Grok-1 surpasse Llama-2-70B et GPT-3.5, bien qu'il reste derrière GPT-4, qui demeure le leader des grands modèles de langage aux côtés du nouveau Claude 3 Opus.
Ce qui distingue Grok, c'est son entraînement sur des données de X, lui permettant d'incorporer des mises à jour en temps réel et du contenu généré par les utilisateurs. Cela permet à Grok de fournir des réponses actualisées sur des événements en cours, qu'il s'agisse de questions politiques ou de matchs de sport, souvent agrémentées d'humour et de sarcasme.
Par ailleurs, Musk a nié les rapports selon lesquels xAI chercherait des milliards auprès d'investisseurs extérieurs.
Open-Grok renforce l'argument de Musk contre OpenAI
Bien que les détails sur ce que xAI mettra en open source restent incertains, la décision de Musk d'ouvrir Grok renforce sa plainte contre OpenAI. Musk soutient que la fondation d'OpenAI, établie en 2015, visait à créer une IA open source pour le bénéfice de l'humanité, en opposition aux entités à but lucratif comme Google. Il affirme que l'organisation s'est éloignée de cette mission depuis son départ, s'alignant étroitement avec Microsoft en tant que filiale rentable axée sur le développement de l'AGI.
Musk a critiqué le changement de stratégie d'OpenAI et a suggéré qu'elle devrait être rebaptisée "ClosedAI". Le récent procès a soulevé des questions sur la raison pour laquelle xAI n'avait pas open-sourcé sa technologie, une situation que Musk aborde maintenant.
Bien que Musk soutienne publiquement sa position en open-sourçant Grok, OpenAI a affirmé qu'elle cherchera à rejeter toutes les allégations de Musk. Dans un récent article de blog, OpenAI a partagé des échanges d'emails de la période fondatrice de l'entreprise, révélant que Musk n'avait pas opposition à l'idée de former une entité à but lucratif pour sécuriser le financement nécessaire à la poursuite de l'AGI, reconnaissant la logique derrière la transition vers une approche moins ouverte à mesure que l'objectif progressait.