Un an s'est écoulé depuis le lancement de ChatGPT par OpenAI en tant que « préversion de recherche », un chatbot propulsé par un modèle de langage de grande taille (LLM). Les LLM utilisent la technologie des réseaux de neurones transformeurs, issue d'un article de Google publié en 2017. ChatGPT a offert une interface accessible pour GPT-3.5, devenant rapidement la technologie grand public à la croissance la plus rapide, dépassant un million d'utilisateurs en seulement cinq jours après son lancement. Aujourd'hui, il compte des centaines de millions d'utilisateurs, aux côtés de nombreux bots similaires utilisant divers LLM provenant de différentes entreprises, y compris le nouvel Amazon Q, ciblant des applications professionnelles.
Ces avancées sont prêtes à transformer les tâches créatives et basées sur les connaissances. Une étude du MIT réalisée l'été dernier a révélé que ChatGPT réduisait de 40 % le temps nécessaire pour des tâches telles que la rédaction de lettres de motivation et d'analyses coûts-bénéfices, tout en augmentant la qualité de la production, jugée par des évaluateurs indépendants, de 18 %. Le potentiel de cette technologie suscite des comparaisons avec l'électricité et le feu, l'IA étant appelée à redéfinir fondamentalement nos vies—impactant le travail, la communication et la résolution de problèmes complexes, tout comme l'électricité a révolutionné l'énergie et l'industrie.
L'Impact Économique de l'IA
Le géant du conseil McKinsey prévoit que l'IA générative pourrait contribuer à plus de 4 000 milliards de dollars par an à l'économie mondiale. Par conséquent, des entreprises technologiques comme Microsoft et Google se livrent une concurrence acharnée dans ce marché en pleine expansion. Depuis l'arrivée de ChatGPT, les débats sur les implications et la sécurité des technologies IA se sont intensifiés. Des discussions émanent de lieux aussi divers que le Congrès américain et Bletchley Park, le centre historique de décryptage britannique durant la Seconde Guerre mondiale. Ces échanges se divisent en deux camps : les « accélérationnistes » de l'IA, qui plaident pour une avancée technologique rapide et reconnaissent ses vastes bénéfices, et les « pessimistes », qui appellent à la prudence en soulignant les risques d'un progrès non régulé.
Ces tensions ont conduit aux premières actions réglementaires significatives sur l'IA. La loi européenne sur l'IA est en développement depuis des années, tandis que les États-Unis ont mis en place un décret exécutif complet sur une « Intelligence Artificielle Sûre, Sécurisée et Fiable », visant à équilibrer innovation et surveillance nécessaire. Des pays du monde entier élaborent activement des stratégies IA en réponse à l'essor des LLM. Notamment, le président russe Vladimir Poutine a annoncé une nouvelle stratégie de développement de l'IA pour contrer la domination occidentale, bien qu'il entre dans une course où les États-Unis, la Chine et le Royaume-Uni sont déjà plusieurs longueurs d'avance. Cette annonce est particulièrement curieuse dans la mesure où il a précédemment déclaré que la nation qui dominerait l'IA contrôlerait le monde.
Le Projet Secret Q* d'OpenAI
L'année écoulée a été tumultueuse dans le paysage de l'IA. Des événements dramatiques, comme le licenciement du PDG Sam Altman par le conseil d'administration d'OpenAI, ont atteint leur paroxysme lorsqu'il est revenu en moins d'une semaine après que des investisseurs et des employés ont provoqué un renouvellement du conseil.
À présent, des spéculations entourent le projet secret d'OpenAI connu sous le nom de Q (prononcé « Q-star »). Le nom « Q » évoque le « Quartermaster », le personnage inventif synonyme de création de gadgets high-tech dans les films de James Bond. Selon Reuters, le conseil d'OpenAI a reçu une lettre d'avertissement de chercheurs concernant des avancées liées à Q peu avant le licenciement d'Altman, citant des menaces potentielles pour l'humanité. Certains estiment que le conseil pourrait ne pas avoir été au courant de Q, ce qui aurait pu contribuer au départ d'Altman. Toutefois, cela semble peu probable étant donné que le scientifique en chef de l'IA, Ilya Sutskever, siégeait également au conseil. Des rapports de Platformer clarifient en ce sens que le conseil n'avait reçu aucun avertissement concernant Q.
La Route vers l'Intelligence Artificielle Générale (AGI)
Les rumeurs autour de Q* suggèrent qu'il pourrait représenter une nouvelle architecture neuro-symbolique, un développement théorique significatif, ou une intégration affinée des LLM et techniques existants visant à faire avancer les capacités de l'IA. Bien que l'on pense que des systèmes neuro-symboliques efficaces restent insaisissables à grande échelle, une telle architecture pourrait permettre à l'IA d'apprendre avec moins de données tout en offrant un raisonnement plus transparent. Des entreprises et des institutions académiques, y compris IBM, investissent dans cette approche qu'ils considèrent comme un chemin vers l'intelligence artificielle générale (AGI). Bien que l'AGI demeure un concept flou, il se réfère généralement à la capacité de l'IA à traiter l'information à un niveau humain ou même à surpasser les capacités humaines, le tout à la vitesse de la machine.
The Atlantic rapporte que Q* n'est probablement pas encore à l'avant-garde des percées neuro-symboliques ; toutefois, sa sortie commerciale pourrait représenter un pas significatif vers l'AGI. Le PDG de Nvidia, Jensen Huang, a suggéré que l'AGI pourrait être atteinte dans cinq ans. En revanche, le président de Microsoft, Brad Smith, a souligné une échéance plus prudente, déclarant qu'il est très improbable d'atteindre une IA aussi avancée d'ici l'année prochaine, suggérant qu'il pourrait falloir de nombreuses années, voire des décennies.
Anticiper l'Avenir de l'IA
Les développements que nous avons observés avec ChatGPT et les avancées potentielles comme Q* suscitent des émotions variées—optimisme, prudence, surveillance réglementaire, compétition et spéculation. Ces progrès rapides mettent en lumière non seulement des jalons technologiques, mais aussi notre quête continue de compréhension et de maîtrise de nos créations.
En regardant vers l'avenir, l'année à venir promet d'être aussi passionnante et complexe que la précédente. Nos progrès dépendront de notre capacité à naviguer efficacement entre les défis de l'innovation et des cadres réglementaires.