L'Intel que nous connaissions a disparu, mais ses nouvelles puces Lunar Lake prospèrent.

Intel a décrit Lunar Lake comme une "architecture radicale à faible consommation d'énergie," illustrant son engagement en faveur de l'efficacité énergétique. Ce nouvel axe stratégique permet à Intel d'abandonner certaines fonctionnalités des générations précédentes qui ne servent pas cet objectif, y compris la nécessité d'une fabrication interne de puces.

Un changement majeur dans la stratégie d'Intel est l'introduction d'une nouvelle structure de cœurs. Lunar Lake présente une architecture hybride, semblable aux générations antérieures d'Intel, mais privilégie les cœurs efficaces Skymont (E) sur les cœurs de performance Lion Cove (P). Intel identifie Skymont comme le moteur principal de performance de Lunar Lake.

Contrairement aux modèles précédents qui déléguaient les tâches à faible consommation d'énergie aux cœurs E, ceux de Lunar Lake géreront la majorité des tâches, les cœurs P ne s'activant que lorsque des performances supplémentaires sont nécessaires.

Les objectifs de performance d'Intel ont considérablement évolué. Alors que les anciens cœurs E pouvaient gérer des tâches basiques telles que le streaming vidéo, les applications plus exigeantes comme Microsoft Teams activaient les cœurs P. Cela ne sera pas le cas avec Lunar Lake.

Pour faciliter cette approche, Intel a développé un cœur E plus puissant. L'entreprise affirme que Skymont peut égaler la performance du cœur E de Meteor Lake tout en consommant seulement un tiers de l'énergie. De plus, à pleine performance, il est prévu qu'il double les performances en monocœur.

Intel soutient également que Skymont offre une augmentation moyenne de 2 % des Instructions Par Horloge (IPC) par rapport à Raptor Cove. Ce bond en performance positionne le nouveau cœur E d'Intel pour ordinateurs portables face au dernier cœur P pour desktops.

Cet engagement envers l'efficacité se traduit dans tous les aspects de la conception de Lunar Lake. Par exemple, Intel utilise des rails de tension séparés pour les cœurs P et E, permettant un arrêt complet des cœurs P lorsqu'ils ne sont pas utilisés. D'autres améliorations incluent une mémoire cache accrue pour les cœurs E (4 Mo) et un meilleur accès à la mémoire embarquée.

Bien que Skymont soit au centre des préoccupations, les cœurs Lion Cove continuent de mettre l'accent sur l'efficacité. Un changement notable—et potentiellement controversé—est l'élimination de l'Hyper-Threading, qu'Intel justifie par le fait qu'il "n'est pas gratuit."

La dernière stratégie d'Intel marque également un changement dans son approche de fabrication. Traditionnellement, Intel concevait et produisait ses propres processeurs, mais avec Lunar Lake, l'entreprise a choisi de confier la production des puces à TSMC, réputé pour sa collaboration avec Apple, AMD et Nvidia.

Le carrefour de calcul au cœur de Lunar Lake utilisera le processus N3B de TSMC, tandis que le carrefour de la plateforme tirera parti du processus N6. N3B est un nœud de pointe qu'Intel ne possède pas actuellement de processus comparable ; l'entreprise se concentre plutôt sur le développement de son nœud 18A, prévu pour l'année prochaine. Bien que TSMC fabriquera les puces Lunar Lake, Intel souligne qu'elle ne dépend pas d'un seul fabricant, cherchant des capacités de production mondiales.

Concernant les spécifications, Lunar Lake repose sur un CPU à huit cœurs répartis en deux clusters : quatre cœurs E et quatre cœurs P. Intel a indiqué qu'il pouvait faire évoluer ce design tout en maintenant le cluster de quatre cœurs.

Des améliorations significatives proviennent de l'unité de traitement neural (NPU) repensée, spécialement conçue pour les PC Copilot+. Elle peut désormais traiter jusqu'à 48 Tera Operations Par Seconde (TOPS), dépassant considérablement Meteor Lake et dépassant légèrement le Snapdragon X Elite.

En plus de la NPU, Lunar Lake offre plus de 120 TOPS pour la plateforme, avec des contributions du CPU (5 TOPS), NPU (48 TOPS) et un impressionnant 67 du GPU avec la nouvelle architecture graphique Xe2 d'Intel.

Cette architecture Xe2, également connue sous le nom de Battlemage, propulsera à la fois Lunar Lake et les futures cartes graphiques de bureau d'Intel. Intel revendique une augmentation de performance allant jusqu'à 50 % par rapport à la génération précédente, s'appuyant sur les avancées substantielles déjà observées avec le GPU de Meteor Lake.

Ce bond en performance résulte de plusieurs changements architecturaux. Par exemple, il prend désormais en charge nativement la commande ExecuteIndirect, l'une des plus courantes dans les jeux DirectX 12, pouvant potentiellement booster les performances de plus de 12 fois dans certains cas. Intel a également mis en place une nouvelle méthode de compression et amélioré le nettoyage du cache pour accroître l'efficacité.

Lunar Lake fonctionne comme un système sur puce (SoC) complet, avec un moteur d'affichage prenant en charge DisplayPort 2.1 et HDMI 2.1, ainsi qu'un moteur multimédia gérant des codecs comme AV1 et le nouveau codec VVC. De plus, Lunar Lake peut supporter jusqu'à 32 Go de mémoire LPDDR5X.

En attendant l'arrivée des appareils Lunar Lake pour des évaluations définitives, de nombreux facteurs tels que les vitesses d'horloge et les objectifs de puissance demeurent incertains. Cette nouvelle direction d'Intel contraste fortement avec les approches des concurrents comme AMD et Qualcomm, soulignant l'importance de voir comment Lunar Lake performe dans des applications réelles.

Une chose est claire : Intel entreprend un voyage transformateur. Bien que Meteor Lake ait semblé incohérent, il s'inscrit plus harmonieusement dans le contexte de Lunar Lake. Avec une configuration de cœur rationalisée, un accent sur l'efficacité et une collaboration avec des fonderies de premier plan, Lunar Lake représente non seulement une nouvelle génération, mais aussi une réinvention significative d'Intel.

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