Le Parlement européen adopte la loi révolutionnaire sur l'IA — Une réglementation historique devrait entrer en vigueur d'ici mai.

Près de trois ans après la proposition de règles préliminaires, les législateurs du Parlement européen ont officiellement approuvé le Règlement sur l’IA. Cette décision, intervenue un mois plus tôt que prévu, constitue une étape majeure dans l’établissement de la première réglementation complète concernant les systèmes d'IA à haut risque, la transparence des interactions entre l'IA et les humains, ainsi que les applications de l'IA dans des produits réglementés.

Le Règlement sur l’IA, qui nécessitait cette approbation finale du Parlement européen, devrait entrer en vigueur en mai. Brando Benifei, législateur italien et co-responsable du Règlement sur l’IA, a qualifié cet événement de "jour historique" lors d'une conférence de presse.

Les experts soulignent l'importance de cette annonce pour les entreprises américaines, qui doivent naviguer entre la conformité avec le Règlement européen sur l’IA tout en avançant dans leurs stratégies d'adoption de l'IA. Steve Chase, vice-président de l'IA et de l'innovation numérique chez KPMG US, a déclaré : "Le Règlement sur l’IA de l'UE aura des répercussions considérables non seulement sur le marché européen, mais aussi sur le paysage mondial de l'IA et les entreprises américaines." Il a insisté sur la nécessité pour les entreprises américaines de mettre en œuvre les mesures nécessaires pour se conformer sans freiner leurs initiatives d'IA générative.

Enza Iannopollo, analyste principal chez Forrester, a observé : "Qu'il soit bien accueilli ou non, ce règlement positionne l'UE comme la référence en matière d'IA fiable, de mitigation des risques et d'IA responsable. D'autres régions devront probablement rattraper leur retard." Elle a souligné que le processus de vote accéléré met en lumière l'urgence de la réglementation dans ce domaine en rapide évolution.

Les implications extraterritoriales de la loi, les pénalités significatives et les exigences étendues à l'ensemble de la chaîne de valeur de l'IA indiquent que la plupart des organisations mondiales utilisant l'IA devront se conformer, avec l'application de certaines dispositions commençant plus tard cette année.

"Il y a beaucoup à faire et peu de temps," a expliqué Iannopollo. "Les organisations doivent immédiatement constituer leur 'équipe de conformité à l'IA'. Pour répondre efficacement aux exigences, une collaboration robuste entre diverses équipes, notamment IT, data science, juridique et gestion des risques, est nécessaire, ainsi qu'un soutien fort de l'équipe dirigeante."

Bien que des entreprises majeures de modèles fondamentaux telles qu'OpenAI, Google et Anthropic n'aient pas encore commenté l'approbation du Règlement européen sur l’IA, d'autres leaders technologiques ont exprimé leur soutien.

Christina Montgomery, vice-présidente et responsable de la confidentialité et de la confiance chez IBM, a salué l'approche basée sur les risques de l'UE, affirmant qu'elle s'aligne sur l'engagement d'IBM en faveur de pratiques d'IA éthiques et favorise des écosystèmes d'IA ouverts et dignes de confiance. Elle a confirmé la volonté d'IBM de fournir technologie et expertise, y compris le produit watsonx.governance, pour aider clients et parties prenantes à se conformer au Règlement sur l’IA de l'UE et aux futures législations mondiales.

Eric Loeb, vice-président exécutif des affaires gouvernementales mondiales chez Salesforce, a commenté dans un article de blog que la création de cadres basés sur le risque comme le Règlement sur l’IA de l'UE et la promotion d'engagements en faveur d'une IA éthique et fiable peuvent engendrer des changements positifs substantiels. Il a loué les institutions de l'UE pour leur leadership dans ce domaine crucial.